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Le point sur le burn out 2/2

Le Burn out : actualité

Aujourd’hui on parle du Burn Out pour l’ensemble des populations au travail

La notion a été étendue au-delà de la population des soignants (cf. article précédent), et est aujourd’hui employée pour qualifier l’état d’un travailleur de n’importe quelle catégorie socio professionnelle et de tous secteurs d’activité.

Toutefois, comme pour le stress, le risque est de voir des burn-out partout ! Il est donc nécessaire de se référer à des définitions partagées, et en fonction de sa position (collègue, manager, ami, médecin …) de parler de ce que l’on connait et observe chez une personne que l’on peut supposer en état ou en risque de Burn Out.

Il est régulièrement question du Burn Out des cadres dans la presse, en l’expliquant par l’engagement au travail, la porosité des frontières entre le travail et le hors travail, des phénomènes de multi activités pouvant conduire au débordement, mais également la multiplication de tâches dans lesquelles le manager ne voit plus d’utilité (comme les nombreux reportings à la hiérarchie).

Selon certaines approches le Burn Out serait la maladie du sur engagement, c’est-à-dire des perfectionnistes, des accros au travail … Mais Philippe Zawieja (2015) réfute cette théorie, et propose d’autres facteurs très éloignés pouvant conduire au Burn Out, comme l’ennui, causé par la mise au placard par exemple.

Le Burn Out peut-il être reconnu comme une maladie professionnelle ?

Il a été jusqu’à récemment beaucoup question dans la sphère politique de pouvoir reconnaître le Burn Out plus facilement comme une maladie professionnelle, dans l’optique de mieux indemniser les personnes concernées, et de sensibiliser plus fortement les employeurs à ce sujet par la voie de la sanction financière : l’indemnisation des salariés passerait ainsi de la caisse de l’assurance maladie à la branche accident du travail maladie professionnelle de la sécurité sociale financée à 97 % par les cotisations patronales selon le principe « pollueur-payeur » (source : latribune.fr).

Aujourd’hui le Burn Out ne fait pas partie du tableau des maladies professionnelles, ce qui est cohérent avec le fait que plusieurs pathologies de santé peuvent émerger en lien avec une situation de « Burn out ». Toutefois il est possible faire reconnaître une pathologie liée à une situation de Burn Out comme étant d’origine professionnelle si deux conditions sont réunies (source : juritravail.com) : il est établi que la pathologie est essentiellement et directement causée par le travail, et elle a entraîné une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25%.

A ce titre, parmi les 27 propositions issues du rapport de l’Assemblée Nationale du 15/2/2017, il est proposé (proposition n° 21) : « Expérimenter, pour une durée limitée, l’abaissement à 10 % ou la suppression du taux minimal d’incapacité professionnelle permanente nécessaire à la reconnaissance des pathologies psychiques comme maladies professionnelles. »

Petite bibliographie sur le Burn out

Rapport de l’Assemblée Nationale du 15/02/17 déposé par la commission des affaires sociales en conclusion de la mission d’information relative au syndrome d’épuisement professionnel (ou burn-out) téléchargeable sur http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-info/i4487.pdf

Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) (2011). Stress au travail et santé : Situation chez les indépendants. Consultable sur http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/217/?sequence=13

Zawieja, P. (2015). 3 idées reçues sur le burn-out à questionner d’urgence. L’expansion, n°806, pg.122-125.