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Le point sur le burn out 1/2

Origine du terme burn-out

Le phénomène du burn-out a d’abord été identifié pour des soignants, des travailleurs sociaux, c’est-à-dire des personnes chargées de soulager la souffrance d’autrui.

En effet le terme aurait été employé en premier lieu par le psychiatre et psychanalyste Herbert J.Freudenberger (Chabot, 2013) dans les années 70 , alors qu’il travaillait dans une clinique aux Etats Unis employant des bénévoles en charge d’accueillir et aider des toxicomanes. Son rythme de travail et celui de ses collègues était intense. Il travaillait de 8h à 2h du matin, enchaînant des consultations et des réunions. Après n’avoir pas pu se lever un matin, ce médecin a réalisé que son comportement et sa personnalité étaient en train de changer, il a également constaté son état d’épuisement, ainsi que des symptômes d’angoisse et de dépression. En décrivant cela à ses collègues, il a employé le terme de « Burn Out », qui désignait à l’époque en anglais l’état des toxicomanes atteints par l’usage des drogues dures, constatant une analogie entre son état et celui des patients.  Ses collègues, en entendant ce terme et la description de ses troubles s’y sont reconnus et lui ont répondu : « Yeah, that’s how I feel. Burned Out » (Chabot, 2013, p.23).

Ces premiers constats décrivent le Burn out comme une maladie du « trop. Freudenberger la compare à un incendie : « En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe reste plus ou moins intacte » (cité dans Chabot, Ibid., p.24).

Caractérisation de l’état de burn-out selon Christina Maslach

Christina Maslach (Maslach et Leiter, 1997 et 2008, cités dans Zawieja, Guarnieri, 2013), professeur de psychologie américaine, est à l’origine de nombreux travaux sur le Burn Out, en particulier un questionnaire mondialement utilisé. En résumé, elle met en avant 3 principales dimensions caractéristiques de l’état de Burn out présentes à différents niveaux selon les cas (Chabot, 2013 ; INSERM, 2011 ; Zawieja, Guarnieri, 2013) :

-          Une dimension d’épuisement physique et psychique, qui est la plus visible, 1ère conséquence du stress perçu (cf. article X). L’individu se sent « vidé, exténué et incapable de se détendre et de récupérer ».

-          Une dimension de dépersonnalisation, avec une forme de cynisme : la personne adopte des attitudes froides, distantes, a des relations déshumanisées, émet des jugements négatifs sur son environnement, s’engage moins dans le travail. Il faut savoir distinguer ces comportements d’une prise de distance qui pourrait être salutaire, dans le cas du Burn Out les comportements sont ceux d’un individu qui n’est plus lui-même.

-          La perte du sentiment d’accomplissement personnel : sentiment d’inefficacité, d’incompétence, dévalorisation de soi caractérisée par une chute de la motivation et une perte de sens ressentie dans le travail.

 

Bibliographie sur le burn-out

Chabot, P. (2013). Global Burn-Out. Paris : PUF.

Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) (2011). Stress au travail et santé : Situation chez les indépendants. Consultable sur http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/217/?sequence=13

Philippe Zawieja, Franck Guarnieri. Épuisement professionnel : principales approches conceptuelles, cliniques et psychométriques. sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri. Épuisement professionnel : Approches innovantes et pluridisciplinaires, Armand Colin, 11-34 - Chapitre 1, 2013, Armand Colin/Recherches, 978-2-200-28772-6. Consultable sur https://hal-mines-paristech.archives-ouvertes.fr/hal-00848200/document