Quels sont les avantages de ce type d’accompagnement au changement ?

La prise en compte du facteur humain dans les projets de changement a depuis longtemps été identifiée comme un des éléments clés de réussite. Elle permet :

  • De favoriser l’adhésion et les évolutions de comportements,
  • De faire du changement l’opportunité de développer le capital humain et la santé au travail.
Favoriser l’adhésion, les changements de comportement et la gestion des conflits

Des expériences menées en psychologie sociale par Kurt Lewin dans les années 40 aux Etats-Unis, ont montré que les individus changent bien plus facilement leur point de vue et donc modifient leurs comportements s’ils participent à des groupes de discussion, et sont parties prenantes des prises de décision, que si le bien-fondé d’un changement leur est expliqué de façon uniquement descendante. Le groupe est ici un élément clé pour faire évoluer les comportements individuels.

Par ces échanges, on préviendra également l’apparition de tensions relationnelles, voire de conflits entre acteurs du projet et acteurs hors projet, collaborateurs et encadrement … On limitera aussi la propagation de rumeurs puisque les informations auront été partagées collectivement.

Contribuer au développement du capital humain et de la santé au travail

L’ergonomie est également motrice dans la prise en compte du facteur humain dans les projets de changement. Aujourd’hui de plus en plus d’ergonomes font partie d’équipes projet, pour concevoir de nouveaux locaux, de nouvelles lignes de production, etc. L’ergonome aide à prendre en compte le travail réel, les caractéristiques des opérateurs pour que le travail soit adapté à l’homme.

Pour aller plus loin, aujourd’hui les ergonomes travaillent sur la notion d’environnement capacitant : la santé au travail est considérée comme le résultat d’un équilibre entre l’utilisation des ressources physiques et mentales et la reconnaissance sociale qui en découle. Chaque axe du modèle correspond à l’une des trois possibilités de construction de la santé au travail :

  • Le premier axe a trait à la qualité de la mobilisation des ressources des agents 
  • Le second à la reconnaissance des efforts mis en œuvre par les agents
  • Le troisième axe s’articule autour des possibilités de progression des compétences

Être dans un environnement capacitant signifie être dans la « bonne » zone de ces 3 axes :

D’après Pierre Pavageau, Adelaide Nascimento et Pierre Falzon, « Les risques d’exclusion dans un contexte de transformation organisationnelle », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé [En ligne], 9-2 | 2007, mis en ligne le 01 octobre 2007

 

Afin que le projet de changement soit aussi un moyen de développer le capital humain, et de prévenir toute altération de la santé (le stress en particulier qui est souvent généré par les projets de changement) il sera intéressant d’analyser dans quelle mesure les opérateurs seront d’une part le temps du projet, et d’autre part dans la situation cible dans un environnement capacitant.

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