De la QVCT dans une MARPA dans les Baronnies 1/2

De la QVCT dans une MARPA dans les Baronnies 1/2

Qu’est-ce que la QVCT ? Une MARPA ? Et où se trouvent les Baronnies ?
Découvrez dans cet article comment la démarche Qualité de Vie et des Conditions de travail (QVCT) est déployée dans une MARPA située près de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées (65).

La MARPA : un lieu de vie pour résidents âgés … et pour les professionnels

Une MARPA (Maison d'Accueil et de Résidence Pour l'Autonomie) offre aux séniors un cadre de vie adapté, avec un studio individuel pour chaque résident. À la différence d’un EHPAD, elle accueille des personnes encore relativement autonomes. Les agents sociaux, employés de la Fonction Publique Territoriale, assurent l'entretien, la préparation des repas et l'assistance aux actes de la vie courante, en dehors des soins médicaux.

Ce qui m’a frappée dans cette MARPA des Baronnies , près de Lannemezan / Bagnères de Bigorre dans les Haute Pyrénées (65) c'est la proximité entre résidents et professionnels. La distance nécessaire est bien sûr conservée, mais le partage des repas, la sincère et constante préoccupation des professionnels pour le bien-être des résidents et la gestion de leur vie quotidienne témoignent d’une relation qui dépasse la simple relation de service.

L’état d’esprit est largement porté par la directrice et son adjointe, qui travaillent ensemble dans l’établissement depuis de nombreuses années, et impulsent chacune à leur manière un climat enjoué, ainsi que des relations empreintes de sincérité et de prévenance vis-à-vis des résidents. L’équipe de professionnels, pour certains présents aussi depuis de nombreuses années, entretient ce dynamisme et cette bienveillance, et chacun semble trouver sa place dans cet environnement avec sa personnalité.

La demande d’une démarche QVCT

C’est une équipe qui fonctionne de façon satisfaisante, sans tension significative. Elle est stabilisée depuis quelques années, mais il y a eu précédemment du turn over. Le binôme de direction souhaite renforcer la qualité de vie au travail pour prévenir l’usure professionnelle et favoriser un climat de travail positif. Leur démarche traduit une volonté d’offrir aux agents le même soin qu’ils prodiguent aux résidents.

Initialement pensée avec le Conseil d'Administration, la démarche QVCT s'est finalement recentrée sur l'équipe en interne.

Le lancement de la démarche QVCT et l'état des lieux

J’ai suivi la démarche QVCT telle qu’elle est portée par l’ANACT : c’est un cadre à la fois sécurisant, mais aussi exigeant pour la structure !

La constitution du Comité QVCT a été un premier sujet, il a fallu que chacun évalue l’engagement que cela nécessiterait ; le nombre de réunions (6 pour cette démarche) n’était en effet pas négligeable. Le comité a été constitué par le binôme de direction à qui se sont ajoutés 2 agents.

Il a ensuite fallu familiariser l’équipe avec la notion de QVCT, puis faire émerger les sujets à traiter en profondeur. Le principal enjeu à cette phase était de s’assurer que tous les agents (moins d’une dizaine) puissent s’exprimer, et que les sujets qui ressortent répondent aux préoccupations d’une majorité. J’ai utilisé pour réaliser cet état des lieux un jeu de cartes élaborées par l’ARS et l’ANACT. Ces cartes étant trop nombreuses, nous avons opéré un tri avec le comité pour rendre l’exercice réalisable.

Les situations choisies par l’équipe

Plusieurs situations ont émergé de l’état des lieux, deux ont été priorisées :

  • les difficultés de l’équipe avec une résidente dont le niveau d’autonomie et l’état général se dégradent,
  • la communication dans l’équipe.

Le premier sujet me convenait : situation précise, sur laquelle il serait facile de travailler et d’élaborer des actions (ce qui s’est avéré vrai).

Le 2e sujet est très vaste, il fallait pouvoir le rattacher à des situations de travail. Nous y sommes parvenus, mais cela fut plus difficile de mon point de vue.

Faire et/ou faire faire

Mon positionnement dans une démarche QVCT est très différent de celui d’un diagnostic RPS ou organisationnel.

J'ai deux objectifs : 

- les faire travailler sur les sujets, sans passer par le prisme de mon diagnostic

- faire en sorte qu'ils soient autonomes dans le traitement des sujets de travail qui se présenteront à eux une fois que je ne serai plus avec eux.

Je dois donc :

  • leur fournir des outils qu’ils pourront réutiliser,
  • animer les Espaces de Discussion sur le Travail puis leur faire animer.

Nous avons pu le faire, grâce à l’engagement de toutes les parties prenantes, en particulier les membres du comité qui ont pris la main sur l’animation d’EDT en fin de mission.

J’espère maintenant que l’analyse de situations telles que l’équipe l’a remarquablement réalisée, pourra se poursuivre dans les nouvelles conditions mises en place pour traiter des sujets liés aux conditions de travail (cf. article à venir)

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