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Pourquoi et comment travailler pendant le confinement ?

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CDhumes&LCassé - Etude chez les travailleurs indépendants pendant le confinement - Avril 2020

Origine de l'étude menée pendant le confinement

La période de confinement a eu un impact très important sur la possibilité ou non de maintenir l’activité de travail ainsi que sur le renouvellement des méthodes de travail. 

Notre étude , en s’appuyant sur une démarche inductive-déductive a pour objectif d’étudier les sources de motivation ainsi que les ressources qui aident le travailleur à maintenir son activité. 

Elle a été menée avec un échantillon de 9 travailleurs indépendants auxquels nous avons fait passer des entretiens semi-directifs en avril 2020.

Principaux résultats applicables aux organisations de travail

De nombreux aspects trouvent un écho dans les situations qui peuvent être vécus par des salariés des secteurs publics ou privés : comment s’adapter à de nouvelles pratiques professionnelles ? Pourquoi et comment maintenir l’engagement à travailler dans un contexte qui remet en question tous les projets, toutes les prévisions ? Comment s’articuler avec son réseau professionnel, ses interfaces habituelles ?

Cette étude montre la créativité, la réactivité et l’engagement dont le sujet qui travaille fait preuve, dès lors qu’il a des marges de manœuvre. A ce titre, le développement de l’autonomie, de formes d’organisation moins hiérarchiques, apparaît comme une orientation à continuer à développer, dans un contexte régulièrement bouleversé par des crises de différentes nature (sociale, sanitaire), mais dont l’impact sur le travail est systématique. Pour ne donner qu’un exemple, co-construire les nouveaux modes opératoires intégrant l’application des gestes barrières est plus efficace que de faire appliquer des règles « venant d’en haut »

A ce titre, le développement de la capacité d’adaptation, en particulier à trouver des solutions dans un contexte nouveau, pourrait faire l’objet d’axes stratégiques au sein des organisations. Celle-ci ne se décrète pas, mais peut être stimulé dans des environnements mettant les collaborateurs dans des situations de travail nouvelles, en les accompagnant dans un cadre bienveillant.

A titre préventif, et pendant la crise, la consolidation et le soutien des collectifs de travail, la valorisation des relations de proximité, des réseaux de communication, est un bon moyen de prévenir l’isolement et d’aider à la décision. Les relations avec les clients, et autres acteurs en dehors de l’entreprise, peuvent aussi être pensées dans le but de développer les modes de coopération. Le rôle du management sur ces sujets est primordial.

Il apparaît également la nécessité, pendant les périodes de crise, de soutenir les individus pour qui le travail est un ressort important du bien-être : par exemple, améliorer l’équilibre vie privée / vie professionnelle (EVPP), plutôt que d’écarter du travail celles et ceux pour qui le hors travail (la garde des enfants essentiellement) prend beaucoup de place. Pour ceux-ci, et surtout celles-ci, il s’agit d’offrir la possibilité d’être parent et en même temps utile à son organisation.

Dans le même ordre d’idée, maintenir de l’activité, des prescriptions, est important dans ce contexte, même lorsque le niveau d’activité diminue, le sentiment d’utilité pouvant réellement améliorer le vécu dans un contexte de crise.