J’ai expérimenté grâce à un dispositif piloté par l’ANACT une démarche QVCT au SSIAD de Baraqueville (8 Aides-Soignants) près de Rodez. Pour rappel les SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) assurent au domicile les soins d’hygiène et infirmiers auprès d’une patientèle en situation de dépendance (personnes âgées ou en situation de handicap).
Les résultats me paraissent vraiment intéressants, ce qui m’amène à décrire ici ce qui s’est passé.
Le SSIAD accepte de rentrer dans le dispositif piloté par l’ANACT, et mis en œuvre par des consultants indépendants dont je fais partie.
Ils souhaitent travailler sur l’amélioration de la communication avec une autre équipe de soin attenant à la structure, et sur l’organisation du temps de travail en particulier les remplacements.
Le périmètre évolue après quelques semaines : d’un commun accord il est décidé de se recentrer sur le SSIAD, et de travailler sur les plannings pendant les congés d’été La question qui se pose est :
Comment sécuriser le planning des tournées chez les patients, lorsque des salariés sont en congé, et en cas d’absence supplémentaire imprévue ?
Autrement dit il s’agit de prévoir un fonctionnement « en mode dégradé ».
Un trinôme est constitué au sein de la structure, comprenant l’IDEC (Infirmière Coordinatrice), et deux Aides-soignantes volontaires. Ce trinôme est mon interlocuteur principal, nous faisons des points toutes les 4 à 6 semaines en visio.
L’ensemble de l’équipe du SSIAD est mobilisé sur des temps de réunion pour avancer sur le projet.
Un guide édité par l’ANACT leur fournit des outils, des trames pour structurer la démarche. Un jeu « les essentiels de la QVT » les aide à animer l’état des lieux et à lancer la démarche.
Au départ le trinôme a du mal à lancer la démarche : malgré les efforts de communication il est difficile pour les membres de l’équipe en dehors du trinôme de se projeter dans ce type de démarche, les objectifs ne sont pas bien compris. Les échanges et discussions ouvertes permettent d’avancer et d’identifier puis traiter le projet commun d’amélioration.
Le travail fait ensuite avec l’ensemble de l’équipe du SSIAD et a permis par rapport au sujet traité :
Les bénéfices collatéraux de cette actions participative dans laquelle l’ensemble de l’équipe s’est impliquée sont d’après le trinôme :
Mon point de vue d’intervenante : j’ai observé une vraie évolution dans la prise en main des sujets par le trinôme, et par l’équipe entière. Il n’est pas courant que les sujets liés à l’organisation du travail soient pris en main par les salariés eux-mêmes. Cela n’a donc rien d’évident. Toutefois cet exemple montre qu’avec une bonne structuration, des objectifs clairs, de la communication, les salariés intègrent aisément les enjeux … et se laissent prendre au jeu ! Le temps investi s’il n’est pas négligeable reste de mon point de vue soutenable. Par exemple dans ce cas hormis le trinôme qui dû s’investir davantage, la structure a réussi à travailler sur le sujet avec l’équipe complète dans les réunions déjà existantes.
"Tout le monde a adhéré. On se parle plus ; ça ouvre le dialogue entre nous" (une AS du trinôme)
"L’investissement de l’équipe du SSIAD a été total et l'accompagnement un vrai soutien" (IDEC)